Nom de la saga : Soixante SixTitre : La prisonnière, tome 1
Auteur : Michel J. Lévesque
Editeur : Hugo & Cie
Date de parution : 3 mars 2011
Prix : 14,95€
Pages : 372 pages
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Mon avis :
Le résumé :
Deux villes. Deux héros pris au piège. Deux histoires parallèles. Soixante-six adolescents séquestrés. Un informateur désincarné. Des sentinelles terrifiantes. Une population exterminée. Des réalités contradictoires, qui s'effacent et changent au gré des nuits...
Que se passe-t-il à Tea Walls, petite localité américaine en apparence paisible ? La jeune Alexia Lincoln y mène une vie banale jusqu'au jour où elle s'aperçoit que son monde n'est que mensonge et manipulation. Qui est-elle ? Qui sont véritablement ses parents, ses amis, ses professeurs ? Fiction, rêve ou réalité ?
Au même moment, la ville de Hastings Horizon, en Californie est ravagée par une pandémie qui décime sa population à une vitesse fulgurante. D'où provient ce virus qui transforme ses victimes en zombies assoiffés de chair et de sang ? Truand notoire, Jack Soho tente vainement d'éloigner ses proches de cette malédiction et assiste, désemparé, à l'inéluctable apocalypse. Entre souvenirs d'un braquage avorté et cavalcade échevelée sur les routes de Californie, il finira par croiser le chemin de la Prisonnière, guidé par le mystérieux F. Christian.
Sur les traces de Matrix et d'Inception, ce livre nous plonge dans une machination tentaculaire et diabolique qui mêle expérimentation médicale militaire, intérêts financiers et pouvoir mafieux.
Mon avis :
Mmh... des zombies... sûrement un livre à la Resident Evil avec ces créatures venues de nulle part qui ne pensent qu'à une chose : bouffer la cervelle des gens.
Eh bien pas du tout ! Dans ce premier tome de la saga Soixante Six (qui réunit les tomes 1 et 2 de la version canadienne) il n'est pas que question de morts-vivants dégoulinants mais de réels mystères.
Alexia a tout pour elle. Belle et riche, c'est une adolescente admirée de toutes. Elle sort avec le plus beau garçon de Tea Walls dont toute les filles rêvent. Mais le jour où Ian Barstow, son petit-ami va lui rendre visite, c'est pour lui faire part de ses doutes. Pourquoi à minuit les adolescents subissent "la Morsure du Sommeil" pour s'endormir ? Et pourquoi se réveillent-ils à 7h pile ? Pourquoi sont-ils au nombre de 66 dans leur école ?
Alexia n'en est pas encore convaincue mais elle va découvrir que la vie est très loin d'être rose à Tea Walls. En quête de la vérité, elle bravera l'inimaginable pour percer le mystère de la ville.
De l'autre côté, Jack Soho et ses frères et soeurs vivent une vie "paisible", jusqu'au jour où ils sont confrontés à une horde de zombies. La peur est présente, mais pour vivre il faut fuir !
Réussiront-ils à échapper chacun à leur ville et découvrir ce qui s'y trament ?
Dès les premières pages, j'ai instantanément accroché. Une connexion intersidérale s'est faite entre moi et ce livre et j'ai bu chaque mot qui entrait en contact avec mes yeux. Pourtant j'aurais pu éprouver une forme de réticence envers les gros clichés (dont celui de "l'adolescente populaire et réputée") présents dans ce livre, mais ça n'a pas été le cas. C'est sûrement le style simple qui a dû m'endormir sur ce point là, ainsi que la profondeur donnée aux personnages.
Ce que j'ai beaucoup apprécié au début de l'histoire, c'est que l'auteur prend le temps d'implanter le décor avec son ambiance "la vie qui tourne", de nous présenter les personnages en les approfondissant de font en comble. C'est ce qui nous permet d'avoir une vue d'ensemble sur eux, pour nous préparer au changement radical d'atmosphère qui va s'opérer et renverser tous les pions du jeu !
Comme quoi, pas besoin d'un style méga compliqué pour écrire un livre de science-fiction classé jeunesse, digne de ce nom. La plume de Michel J. Lévesque est toute simple, fluide et ruisselle comme de l'eau dans un tuyau d'or. C'est dire, je ne pensais pas du tout que l'auteur allait réussir à me transporter dans son univers emplis de mystères avec simplicité... Pari gagné pour Monsieur Lévesque ! En écrivant un tel roman, il démontre à quel point un style simple (mais recherché) comme le sien, peut nous emporter dans un univers de Science-Fiction aussi fou, déjanté, élucubré et travaillé !
Les histoires peuvent paraître simples et pauvres au premier abord. Je dis bien "les" car dans ce roman on a affaire à deux différents points de vue : un interne (à la première personne, celui de Alexia) et un omniscient (celui de Jack Soho et sa famille)
Les deux types de narrateurs que l'on rencontre sont travaillés au plus haut point ; il y a beaucoup de recherche de la part de l'auteur, des idées intelligentes, des réflexions au niveau des intrigues biens pensées. Je tire mon chapeau à Michel J. Lévesque pour son imagination débordante, pour avoir réussi (en parti puisque même si quelques éléments nous sont révélés, il reste encore la "grosse" intrigue qui reste en suspens) à ficeler un scénario aussi intelligible, rocambolesque, et sensationnel !
Le résumé parle bien de mensonges, manipulation, pandémie, zombies, apocalypse, je peux vous assurer que c'est bien le cas ! Même si au début on pourrait avoir un doute avec les gros clichés donnés à profusion, cette impression s'efface très rapidement.
L'ambiance du début du livre est similaire à celle des romans fantastiques (on se situe dans un univers rationnel, où les personnages vivent leur vie tranquillement jusqu'au jour où un phénomène fantastique fait son apparition). Dans ce premier tome, c'est bien le cas mais en plus aigu. Plus on tourne les pages et plus on sent que quelque chose de "gros" arrive. J'étais tellement absorbé par ma lecture que je n'y ait même pas fait attention ! D'un "claquement de doigt", l'ambiance "guillerette" du début se renverse et laisse place à une nouvelle atmosphère, oppressante, sinistre, sombre et noire.
C'est principalement grâce à ce revirement d'ambiance entre la normale et le surréaliste, que l'on plonge dans les méandres de cette pépite d'or. Il nous montre bien les tons froids (voire glacials) du livre.
C'est d'ailleurs même grâce à ça que je me suis surpris à imaginer certaines scènes de films. Entre laboratoires, expériences, et découvertes, après-lecture je ressens bien un côté Kyle XY qui me fait sourire. La série ayant été diffusée en 2006 et Soixante Six ayant été écrit en 2007, il se peut que l'auteur s'en est inspiré, mais très légèrement puisque c'est bien plus qu'une touche d'originalité qui ressort de ce livre, c'est du renouveau !
Pour parler de Alexia, ce qui est intéressant comme dans tout livre qui se respecte c'est de constater son évolution, surtout pour de la SF. Je ne pense pas que dans ce genre là, le style ado riche et égocentrique qui mène une vie superbe, et qui petit-à-petit voient leur vie basculer soit commode.
On sent vraiment que par rapport à ce qu'elle était au début, elle gagne en maturité et en assurance. Avec toutes ses remises en question sur ses parents, son attitude, son caractère et son mode de vie, elle suit le rythme des révélations qui lui sont données et c'est ce petit détail que j'ai beaucoup aimé.
Je dois bien l'avouer que quand j'ai fait sa connaissance, j'étais très loin d'imaginer que je m'attacherai à elle. Elle nous est présentée comme celle qui fait tout pour attirer le regard, qui est admirée par tous les habitants de sa ville, tout le monde ne voit que par elle et personne d'autre. Alors effectivement, c'est une présentation bien plus que positive qui est faite mais très tôt dans le livre, elle nous communique ses pensées .... qui sont très loin d'être anodines....
Mais au fur et à mesure, on découvre un côté plus humain qui ressort d'elle, sa vision des choses qui augmente de volume. Autant vous dire qu'elle m'a beaucoup touché.
Les personnages sont travaillés même si au début de l'histoire, on fait la connaissance de tout un panel de clichés. Petit-à-petit (surtout quand l'ambiance se renverse et devient noire), le côté psychologique prend le dessus et on apprend à les redécouvrir avec leur remises en question sur leur réelle identité.
Cet auteur sait de quoi il parle dans son roman et maitrise tous les sujets qu'il arbore puisqu'on a droit quelques fois (et pas tout le temps heureusement) à des explications très scientifiques qui ajoutent de la crédibilité aux intrigues. Moi qui appréhendais sur les explications qui nous seraient données sur les quelques mystères que l'on rencontre dans ce tome 1, je suis plus que conquis !
>> Le détail + : les chapitres sont très courts, ils vont de 2 à 5 pages maximum alors pour faire des pauses lorsque le livre vous travaille, c'est possible !
Si jamais les droits d'adaption cinématographique seraient achetés pour ce livre, je ne serai pas surpris. Avec le tel réalisme et la profondeur de ce livre, le film ferait sûrement un carton !
La fin est un pur régal ! Elle prouve la capacité de l'auteur a maîtriser tous les fils qui entourent ses intrigues complexes et je suis conquis de ses premières explications qui nous sont données !
Pour le tome 2 qui sera disponible au printemps 2012, croyez-moi, dès qu'il rejoindra ma bibliothèque il sera tout de suite lu ! J'ai tellement adoré ce premier opus que je ne peux rester sur un cliffhanger sans avoir toutes les réponses à mes questions. J'ai vraiment hâte de lire la suite !
En conclusion, ce premier tome de la saga Soixante est une pure réussite. Entre un univers digne des meilleurs romans de Science-Fiction, des personnages auxquels on s'attache, une ambiance qui change en un clin d’œil et qui nous plonge dans les profondeurs du livre, un scénario extrêmement bien ficelé et intelligemment construit, tous les ingrédients sont là pour vous offrir bien plus qu'une agréable lecture !
14,90€ pour un roman aussi excellent ça vaut plus que le coup !
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