Le résumé :
Lorraine, 16 ans et 2 000 kms au compteur de son bolide, idolâtre son père, un grand ponte du cinéma qui brille par son absence. À part ce paternel défaillant, tout aurait pu aller au poil dans la vie luxuriante de cette fille légèrement larguée… sauf que notre anti-héroïne a la fâcheuse habitude de faire de dangereux « rallyes autoroutiers ». Un jour, elle fait la connaissance de Captain Spirit, curieux androïde vêtu d’un treillis orange, dont la quiétude n’a d’égale que la beauté. Le compagnon parfait ! Mais qui est vraiment Captain Spirit ? Une largesse du destin ou un cadeau empoisonné ?
Mon avis :
Après avoir lu 2 jours pour faire des thunes et K-Cendres (publiés aux éditions Sarbacane dans la collection Exprim'), j'ai compris que la littérature urbaine n'était pas faite pour moi. Avant de commencer Lorraine Super-Bolide, l'éditeur m'avait prévenu que le style "cru" et "vulgaire" que j'avais rencontré auparavant dans ces livres risquait de se montrer une fois de plus. J'aurais pu appréhender cette lecture à cause de cette remarque, mais la couverture m'en a totalement dissuadé. Elle met bien en avant le grain de folie de l'héroïne, et moi qui suis fou de nature (je le reconnais), j'ai senti que ce roman était fait pour moi. Je n'avais qu'une envie lorsque je l'ai ouvert : me lâcher !
Et bien c'est réussi! puisque j'ai beaucoup apprécié cette aventure rocambolesque avec Lorraine ! Avec elle, il est tout bonnement impossible de se sentir mis à l'écart tellement elle parvient à nous embarquer très rapidement dans ses délires les plus fous au feeling ! Chose étonnante mais réaliste, avec ce livre on s'éclate ! Et après avoir été bien secoué par cette lecture divertissante, j'avoue que le retour sur Terre a été très difficile, mais je garde que de bons souvenirs.
Dès les premières pages, j'ai tout de suite accroché ! Le récit se lance à 4000km/h avec une héroïne de folie qui affiche dès le départ sa personnalité "folle-dingue", conductrice à l'extrême de ses bolides qui roulent à vitesse grand V. Impossible de ne pas être emporté face à ce tourbillon de sensations fortes dès les premiers instants ! Avouez que voler la camionnette du boucher du coin et se scratcher avec il faut le faire ! Même si la forte personnalité de Lorraine m'a tout de suite séduite, je reconnais que dès le départ j'ai dû faire face à un gros problème qui m'a empêché de me plonger dans ce roman en profondeur.
Le style est d'une complexité à s'arracher les cheveux ! Je peux d'ores et déjà vous dire que lorsque vous ouvrirez ce livre, vous aurez sûrement le même sentiment que moi... l'étrangeté, le bizarre dans toute sa réincarnation avec tous ces points d'interrogations qui défilent... De nombreuses figures de style employées avec beaucoup de comparaison et d'allusion, un niveau de vocabulaire assez élevé (et osé!), lorsque l'on ouvre ce livre, il faut être plus que briefé sur le langage de Lorraine. Il y a des passages où je n'ai absolument rien compris, d'autres où c'était dans l'approximation (au plus ou moins) mais ça restait toujours nébuleux. Malgré que le niveau de langue soit familier (quand on arrive à comprendre les tournures de phrases), tellement des fois je ne comprenais rien, j'avais l'impression qu'il était riche ! J'ai peut-être (trop) pris au sérieux cette spécificité de la plume de l'auteur qui m'a obligé une relecture des phrases incomprises qui au final n'ont jamais été décryptées... !
Voici un extrait que je vous propose de lire, afin que vous puissiez en juger par vous même :
Voici un extrait que je vous propose de lire, afin que vous puissiez en juger par vous même :
Ouf !
Parée en un éclair, je suis prête à me tailler de là. La baraque paternelle, ça me plombe ! On y sèche d'ennui sous des plafonds à six mètres, et Gaby - mon père quoi - me claque sans arrêt dans les pattes. Pour aller faire du fric, qu'il dit : Gaby, faut dire, est fondateur des studios de cinéma d'Archange-Cyelle d'Epinay-sur-Seine. C'est ça, va pondre tes europépettes !
[...] Première étape : traverser la Porte d'Auteuil et ses quartiers qui me cafardent, à cause qu'il n'y a rien. D'où ma doudoune panthère jetée sur les épaules et ce casque de vélo qui dompte ma crinière blonde. Façon de me blinder contre le territoire vide et ses rues à jeun.
Parée en un éclair, je suis prête à me tailler de là. La baraque paternelle, ça me plombe ! On y sèche d'ennui sous des plafonds à six mètres, et Gaby - mon père quoi - me claque sans arrêt dans les pattes. Pour aller faire du fric, qu'il dit : Gaby, faut dire, est fondateur des studios de cinéma d'Archange-Cyelle d'Epinay-sur-Seine. C'est ça, va pondre tes europépettes !
[...] Première étape : traverser la Porte d'Auteuil et ses quartiers qui me cafardent, à cause qu'il n'y a rien. D'où ma doudoune panthère jetée sur les épaules et ce casque de vélo qui dompte ma crinière blonde. Façon de me blinder contre le territoire vide et ses rues à jeun.
Il faut l'avouer, la faute ne revient pas entièrement à l'auteur. Ce qu'il faut savoir dans Lorraine Super-Bolide, c'est que c'est justement Lorraine qui est notre narratrice ! C'est elle qui nous raconte son histoire et sa vie triste, éloignée de son père façon journal intime complètement décalé.. Je suis bien conscient que la spécificité du style est volontaire de la part de de l'auteur et je trouve qu'elle colle parfaitement à l'image et à la personnalité de Lorraine.
Du côté de l'histoire, on suit celle de Lorraine, une jeune fille extravagante situé dans un milieu plutôt aisé qui, bien qu'elle loge dans un palace, regrette de ne pas passer assez de temps avec son père (son seul parent encore vivant). Celui-ci, souvent absorbé par son travail, businessman dans l'âme, travaille pour une entreprise de robots qui envahissent - sans arrêt - la maison, et a crée sa chaîne télévisée. N'ayant pas vraiment de temps à consacrer pour partager des moments intimes avec sa fille, celle-ci tente le tout pour le tout pour être au centre des attentions.
Du côté de l'histoire, on suit celle de Lorraine, une jeune fille extravagante situé dans un milieu plutôt aisé qui, bien qu'elle loge dans un palace, regrette de ne pas passer assez de temps avec son père (son seul parent encore vivant). Celui-ci, souvent absorbé par son travail, businessman dans l'âme, travaille pour une entreprise de robots qui envahissent - sans arrêt - la maison, et a crée sa chaîne télévisée. N'ayant pas vraiment de temps à consacrer pour partager des moments intimes avec sa fille, celle-ci tente le tout pour le tout pour être au centre des attentions.
La thématique de l'amour paternel est abordé dans ce roman avec une héroïne totalement déjantée. On pourrait penser que le développement du côté psychologique de ce genre de jeune fille pourrait-être un mauvais choix de la part de l'auteur.... Mais pas tellement puisque malgré son Q.I. et sa personnalité, Lorraine garde toujours une part de conscience dans ce qu'elle fait.
Pendant ma lecture, j'ai eu comme un sentiment étrange du style "déjà-vu"... Je vais sûrement étonner beaucoup de lecteurs qui ont lu ce livre... mais le roman de David Tavityan m'a fait penser à Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dîtes de Marc Levy que j'ai lu il y a longtemps. Que l'on soit bien clair, il s'agit de deux œuvres à part entière totalement différentes avec aucune similarité au niveau du style et de la maturité de la plume de l'auteur, mais quelques éléments comparables m'ont ramené à ce raisonnement.
Pour rappel, le roman de Marc Levy nous narre l'histoire de Julia, une jolie jeune femme qui apprend la mort de son père quelques jours avant son mariage par son secrétaire particulier. Anthony Walsh était un homme d'affaires très occupé, qui avait la fâcheuse habitude de faire passer son travail avant sa famille. C'est la raison pour laquelle Julia n'est pas très affectée par la mort de son défunt père... En plus de ça elle est en colère de ne pas avoir pu partager des moments d'intimité avec lui. Puis quelques jours plus tard, une surprise l'attend chez elle, une surprise de taille ...
Dans le livre de Marc Levy, c'est le père de Julia qui est décédé. Dans celui de David Tavityan, c'est la mère de Lorraine (qui n'est pas vraiment très importante). Le concept utilisé dans Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dîtes du "papa-robot" est repris différemment dans Lorraine Super-Bolide. Lorraine parvient à trouver du réconfort auprès de Captain Spirit, un robot auquel elle va se prendre d'affection pour remplacer le manque d'amour qu'elle éprouve envers son père et se sentir aimée. On est un peu dans le même esprit car il s'agit bien d'un amour paternel délaissé où le réconfort est cherché.
Les personnages sont très peu nombreux et se suffisent à eux-mêmes. Beaucoup de personnalités et de caractères différents se confondent dans ce roman. Chacun porte un rôle bien précis dans l'histoire pour la faire évoluer plus ou moins positivement, et a son petit grain de folie qui ajoute du pep's au livre.
Mais celle dont je ne peux absolument pas oublier de vous parler c'est Lorraine ! Malgré sa personnalité "folklo", fou-du-volant et chercheuses de sensations fortes, elle m'a beaucoup touché. Lorraine est pour moi le personnage qui vivifie vraiment ce livre. Avec toujours sa folie, elle a réussi à me faire rire, à m'étonner toujours autant chaque fois, mais aussi à me toucher en dehors de son extravagance. Elle est parvenu à me plonger dans un genre que je n'apprécie pas trop en général.
Les points positifs : un récit qui se lance à une vitesse vertigineuse dès le départ, une héroïne d'enfer avec une personnalité folklo mais qui souffre, des personnages peu nombreux qui se suffisent à eux-mêmes, une histoire intéressante à découvrir et prenante, une thématique abordée qui est interprété à travers un personnage totalement fou, un style qui s'affirme à travers son niveau de langue.
Les points négatifs : un style un peu trop complexe à comprendre et pas assez accessible.
Et cette magnifique expérience mémorable se termine par une fin ... inattendue ! Quelle belle façon de terminer un roman aussi bourré d'adrénaline façon cerise sur le gâteau.
En conclusion, Lorraine Super-Bolide est un roman qui marche à plein régime et qui propose au lecteur de s'évader dans un univers complètement fou et jamais vu, mais toujours dans l'esprit "ado". Le style est complexe mais perd un peu de son mystère petit-à-petit même s'il reste assez flou, les personnages sont peu nombreux mais ont des personnalités et des caractères bien distincts, notre narratrice Lorraine ne manque jamais d'humour et de folie. La thématique principale abordée dans ce roman est très intelligemment développée. En bref, j'ai adoré ce roman et je garde que de bons souvenirs.
Un voyage inoubliable !
Il a l'air de fallloir s'accrocher pour comprendre certaines phrases. Ce n'est pas trop le genre de livre que j'aime, donc je ne le tenterai pas mais en tout cas, bel avis.
RépondreSupprimerPasse une bonne soirée et gros bisous :)
Oui mais je pense certainement que si moi je l'ai fait, toi tu peux le faire ^^ (comprendre les tournures de phrases et tout le bataclan). Ce n'est pas aussi vraiment mon genre de prédilection, mais quelle expérience ç'à été ! Merci beaucoup à toi !
SupprimerBonne soirée à toi aussi, gros bisous !
Johan.
Je trouve qu'il a l'air pas de mon coté, en plus t'es assez enthousiaste, bah si je tombe dessus je tenterait surement le coup, en faite j'ai l’impression qu'elle vraiment folle, genre malade, c'est ce que j'ai crue comprendre parce qu’en plus tu parle de Qi ^^
RépondreSupprimerMoi j'ai adoré cette fille rockn'roll
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